vendredi 31 décembre 2010

Tous mes voeux

Que vous / nous souhaiter ?

Le bonheur

Selon les trois types de motivations :
* le bonheur de vies favorables, mais encore dans le samsara,
** ou mieux : le bonheur de la libération,
*** ou bien mieux : le bonheur de l'Eveil suprême de Bouddha.


Et pour atteindre de tels résultats, la capacité d'en réunir les causes :
* l'éthique
** les trois instructions supérieures - éthique, concentration, sagesse
*** l'union de la sagesse et de la méthode ("méthode" dont l'axe est bodhicitta et qui inclut toutes les vertus autres que la sagesse)

Y'a plus qu'à !

mardi 28 décembre 2010

Semaine de l'Himalaya Quai Branly


Du dimanche 26 décembre 2010 au dimanche 2 janvier 2011

Partez à la découverte de l'Himalaya et des cultures qui y puisent leur source à travers les récits d'aventuriers d'hier et d'aujourd'hui.

En lien avec l'exposition Dans le blanc des yeux, masques primitifs du Népal, le musée vous entraîne sur les pistes de cette "demeure des neiges" (Himalaya en sanskrit) en vous proposant une palette d'activités ludiques, festives et de découverte.

Sur une idée originale et avec la participation exceptionnelle de Priscilla Telmon, écrivain voyageur.

vendredi 24 décembre 2010

Joyeux Noël

En cette fin d'après midi du 24 décembre 2010, permettez-moi de vous souhaiter
Joyeux Noël

Puisse la trêve traditionnelle en ce jour s'établir durablement partout dans le monde.
Puissent la douceur, l'indugence et la bienveillance s'installer en les coeurs.
Puissent les paramita - générosité, éthique, patience, enthousiasme, concentration et sagesse - être au plus vite parachevées par toutes et par tous.

mercredi 22 décembre 2010

Les religieux bouddhistes

Selon le Larousse en ligne sur Google, un religieux est quelqu'un qui a fait voeu de vivre selon une certaine règle, tandis qu'un moine est quelqu'un qui est lié par des voeux de religion et mène, en solitaire ou en communauté, une vie esentiellement spirituelle. Tout religieux (en réalité, le mot "moine" ne peut être appliqué à des religieux non soumis à une clôture).

Maintenant, quid de la réalité bouddhique dans ce domaine ?

Eh bien, c'est plutôt compliqué, surtout depuis que le bouddhisme est arrivé en Occident, car les écoles qui étaient autrefois localisées dans tel ou tel pays cohabitent désormais en des lieux où de plus le Dharma est nouveau et pas forcément encore si bien connu que ça.
Et puis, il y a les problèmes de vocabulaire, qui viennent s'ajouter aux difficultés de compréhension.

Tout cela pour dire que l'expression "religieux (et bien sûr religieuses) bouddhistes" recouvre un champ sémantique très vaste, du fait de la diversité au sein des branches et sous-branches.

Vous avez, j'espère, noté que dans mon précédent article à propos de l'entrée en religion, j'avais pris soin de spécifier "selon le Vinaya".

Prenons l'exemple typique du Japon, où le Vinaya (il s'agissait du Dharmagupta-vinaya, en vigueur en Chine, en Corée ou encore au Vietnam) n'était plus guère utilisé depuis le XIIème siècle, et a été abandonné depuis la persécution du bouddhisme survenue au XIXème siècle.
Depuis qu'ils ont récupéré le droit de pratiquer le bouddhisme, en lieu et place des ordinations du Vinaya, les Japonais recourent à des cérémonies de prise de voeux de bodhisattva. Les engagements ne sont bien sûr pas identiques à ceux du Vinaya, même s'il y a des bases communes.

Les "moines" et "nonnes" japonais ou encore coréens (car certains religieux du pays du Matin calme ont emboîté le pas à leurs voisins), qui peuvent se marier ou encore boire de l'alcool et fumer, n'en sont donc pas aux yeux des moines d'Asie du Sud-Est (Theravada-vinaya), ni d'ailleurs aux yeux des moines tibétains ou vietnamiens.
Mais selon leurs critères, ils en sont.

Tant que ces religieux restaient dans leur pays, tout le monde étant au courant, il n'y avait aucune ambiguïté.
En revanche, dans nos pays, le fait d'utiliser les mêmes mots pour des statuts extrêmement différents, s'avère gênant et source de nombreux malentendus.

En tout cas, de même qu'en Occident, les pasteurs protestants, mariés, ou encore les rabbins, mariés également, sont admis au rang des religieux, les "moines" et "nonnes" japonais sont sans nul doute des "religieux bouddhistes", car ils ont "fait voeu de vivre selon une certaine règle".

Au sein de la société tibétaine, en parallèle avec les moines et nonnes - qui suivent le Vinaya -, il existe une autre catégorie de "religieux" qui suivent une certaine règle mais une règle qui (contrairement au Vinaya) ne leur interdit pas de se marier, de boire de l'alcool, etc.
Ces religieux, qui ne sont donc pas des "moines" (rab byung), sont fréquents dans les écoles nyingmapa, kagyupa et sakyapa, plus rares chez les gelugpa.
Chez les Sakyapa, la charge de chef de l'école est d'ailleurs héréditaire, de père en fils.
Pour citer quelques noms parmi des Lamas connus en France, c'est donc le cas de Sakya Trizin, ou encore Dilgo Khyentse Rinpoche (nyingmapa), Lama Gyurmé (kagyupa).


mardi 21 décembre 2010

"Entrer en religion"

Dans le bouddhisme, à partir de quand n'est-on plus un laïc, mais un religieux ?

Selon le Vinaya, Cher Ivan, c'est à partir du stade appelé pravrajita en sanskrit, pabbajita en pali, rab tu byung ba en tibétain, shukke en japonais, etc.

Rab tu byung ba signifie littéralement "être devenu ... excellent" !
Toutes proportions gardées, bien sûr : par rapport à ceux qui demeurent englués dans les miasmes de la vie profane.

Le sens littéral de shukke est "quitter la maison", cad quitter sa famille - comme le Prince Siddartha le fit, pour atteindre l'Eveil suprême en vue d'accomplir le bien de tous les êtres.

L'entrée dans la carrière religieuse coïncide avec l'instant où l'Abbé (upadhyaya) coupe une mèche de cheveux du disciple.

Dès ce premier stade, le religieux assume 10 voeux, ou engagements, fondamentaux - cad fondamentaux pour tous les religieux y compris les bhikshu.

Puis viennent éventuellement, mais pas nécessairement :

- l'ordination mineure, de shramanera (dge tshul) / shramanerika (dge tshul ma) : aux dix voeux fondamentaux viennent s'ajouter 36 préceptes.

- l'ordination majeure, de bhikshu (dge slong) / bhikshuni (dge slong ma) : le nombre des préceptes varie en fonction des Vinaya. Par ex, selon le Mulasarvastivada-vinaya répandu dans la zone himalayenne (Tibet, Mongolie, Bhoutan, etc.) : respectivement 253 et 364 (mais la lignée de bhikshuni du Mulasarvastivada-vinaya est interrompue depuis des siècles).

- En ce qui concerne les moniales, il y a un étape intermédiare entre les ordinations mineures et majeures, en tant que shikshamana (48 préceptes)

Il est également possible de pratiquer le Dharma tout en conservant le statut laïque : bien des maîtres l'ont prouvé dans tous les pays où le bouddhisme s'est diffusé.
Pour ne citer que quelques exemples parmi les grands noms tibétains :
Domtönpa, Marpa ou encore Milarepa n'étaient pas moines.

lundi 20 décembre 2010

Décès de Gene Smith

La fin 2010 semble être marquée par une hécatombe parmi les tibétologues !

Je viens d'apprendre par R.G. (merci à elle) la mort, survenue le 16 décembre, de Gene Smith, qui déploya tous ses efforts pour préserver le patrimoine écrit tibétain :
http://www.tbrc.org/#home

La liste des prières et dédicaces à faire s'allonge...

dimanche 19 décembre 2010

Les aléas du samsara

L'Académie française vient de perdre sa doyenne.
Jacqueline de Romilly, décédée le 18 décembre 2010, fut sans nul doute une femme remarquable, qui la première franchit nombre de portes jusque là strictement réservées à ces Messieurs.

Madame de Romilly fut brillante, très brillante. Mais sa vie fut loin d'être un long fleuve tranquille, et elle la finit seule, à l'hôpital.

« Avoir été juive sous l'Occupation, finir seule, presque aveugle, sans enfants et sans famille, est-ce vraiment sensationnel ? Mais ma vie de professeur a été, d'un bout à l'autre, celle que je souhaitais. » (Le Figaro du 19 décembre 2010).

Et si on faisait quelques prières à son intention ?
Tout en réfléchissant aux différents facteurs qui ont pu se combiner pour donner des résultats aussi hétéroclites, en apparence tout au moins.
Car comment savoir à propos de quelqu'un d'autre que soi ?

Rinpoche en Asie

De très jolies photos dans "Gallery" du site de Bandung, dont plusieurs avec Rinpoche :
www.kadamchoeling.or.id

Monastères refuges


Ma Voix pour la liberté : Autobiographie d'une nonne d'origine tibétaine, Ani Chöying Drolma, née le 4 juin 1971 à Katmandou dans un camp de réfugiés.

Présentation de l'éditeur :

« À dix ans, j'ai décidé que je ne me marierais jamais et que plus personne ne lèverait la main sur moi. À commencer par mon père. »
Le témoignage exceptionnel d'une nonne bouddhiste qui consacre sa vie aux petites filles menacées par la violence des hommes. »

Matthieu Ricard :
« Ani est l'une de ces centaines de petites filles qui, au Népal et au Tibet, se réfugient au monastère pour ne pas être mariées de force à un homme qui les battra et les exploitera. Recueillie par un maître bouddhiste, Ani n'a jamais oublié la peur et la rage de son enfance blessée.
Devenue nonne, elle veut aider toutes les petites filles promises au même enfer. Ouvrir une école. Mais où trouver les fonds ?
Ani a un don extraordinaire : sa voix. Alors elle chante. Et sa musique traverse les frontières. Tracy Chapman, Céline Dion et Tina Turner la soutiennent, elle devient une star en Allemagne, au Japon, aux États-Unis. En quelques mois, Ani recueille dans son école plus de 50 petites filles de la rue. ... »

Patience - résignation

Histoire de s'occuper pendant les fêtes, voici un autre thème de réflexion, ou ... de travaux pratiques en cette période propice aux rencontres :

1° Au sein des 52 facteurs mentaux, où se niche la patience ?

2° Quand on se résigne à une situation, fait-on alors forcément preuve de "patience" ?

L'autodiscipline et l'amour

En réponse à Irène :

Selon mon dictionnaire, apramâda se dit en tibétain bag yod, que nous traduisons pour le moment par "autodiscipline".

Dans l'Abhisamayalakara, Asanga explique ainsi ce facteur mental vertueux :
"Qu’entend-on par autodiscipline ?
Reposant sur le non-attachement, la non-aversion, la non-ignorance ainsi que l’enthousiasme, elle suscite les phénomènes vertueux et garde le mental des phénomènes souillés. Sa fonction est de faire pleinement accomplir et réaliser tout ce qui est excellent dans le monde et au-delà du monde."

En clair, il s'agit d'un facteur mental qui est vertueux par nature.
Apramâda est toujours fondé sur les "trois racines vertueuses" :
le non-attachement (dont un aspect marquant est le renoncement), la non-aversion (dont l'amour - maitri) et la non-ignorance,
ainsi que sur l'enthousiasme, qui consiste à" aimer ce qui est vertueux", et donc à se comporter bien avec joie.


Maitri
est donc également un facteur mental vertueux ; c'est un aspect revêtu par la non-aversion.
Asanga définit celle-ci comme consistant en une absence d'agressivité à l'égard des êtres imparfaits, des souffrances et des existants liés à la souffrance.

Rappelons-nous ce vers de Corneille"Va , je ne te hais point."
, qui est une parfaite illustration de cette façon de voir les choses.

Il est à noter qu'Asanga précise que les objets pris en compte par ce facteur mental relève du samsara.
Effectivement, l'amour consiste à souhaiter à ce que des êtres actuellement privés de bonheur puissent au plus vite accéder au bonheur, et donc aux causes du bonheur.

D'où la question du jour :
Dans le Mahayana, peut-on dire qu'on a de "l'amour" pour le Bouddha, ou encore pour nos Maîtres ?

vendredi 17 décembre 2010

jeudi 16 décembre 2010

En avant

Donner

Dans un hymne à l'amour intitulé "J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...", Soeur Emmanuelle cite entre autres un poète du XIIème siècle :
Ce que tu donnes t'appartiendra toujours, ce que tu gardes, tu le perds !

Cela m'a rappelé ces mots de Gomchen Naggi Wangpo pour décrire la vanité des biens et plaisirs de cette vie, car ils ne servent plus rien à l'heure de la mort :

En bref, soi-même l'on doit abandonner les jouissance de cette vie,
Lesquelles nous abandonnent aussi, cela ne fait aucun doute.
De ce fait, ne tombez pas sous la coupe
De votre corps, vos amis, vos richesses, et prenez la résolution de pratiquer le Dharma.

Fondation Abbé Pierre

Toujours d'actualité, hélas :

Carton rouge au mal-logement

Des perceptions et des mots (maux ?)

Comment faire pour se comprendre ?

1° Nos perceptions sont conditionnées tant par nos karma et autres empreintes que nos sens, tant et si bien que placés davant un seul et même objet, en tant qu'êtres ordinaires, nous ne pouvons pas le voir de la même façon, à part une éventuelle frange commune.

2° Et puis, il y a le choix des mots, et le sens que nous leur accordons, et qui peut varier notablement d'une personne à l'autre.

Et pourtant, on devrait pouvoir parvenir à communiquer.
Ainsi, bien souvent, nous discutons jusquà nous échauffer, sans nous rendre compte que nous sommes en fait d'accord.
Il nous arrive en effet d'utiliser des mots divers alors que nous parlons d'une même chose.
Il nous arrive d'ailleurs aussi d'utiliser des mots apparemment identiques, mais dans des emplois divers.

Il me souvient qu'à la belle époque où je travaillais à la Bibliothèque des Langues'O, pour le fonds japonais, quand j'étais de service à Dauphine, j'avais souvent à intervenir auprès de lecteurs (étudiants mais aussi professeurs) qui fumaient dans la salle de lecture au mépris de toutes les règles.
Je me suis donc fait non moins souvent traiter de "SS" ou "garde rouge" - c'était dans les années en 76-77 - par mes aimables interlocuteurs.

Je vous laisse le soin de deviner leurs opinions politiques respectives, mais cette anecdote illustre bien le fait qu'en dépit d'un choix de mots différents, conditionné par d'autres critères, les uns et les autres avaient au fond le même jugement de l'objet pris en compte - l'empêcheuse de tourner en rond* que j'étais (et je reste).

* Je suppose que mes interlocuteurs utiliseraient une expression moins policée.

samedi 11 décembre 2010

L'équité

Une belle qualité, l'équité, mais pas si facile que ça à mettre en oeuvre.

A l'adresse de ceux qui ont étudié "le mental et les facteurs mentaux", par ex selon l'Abhisamayalamkara d'Asanga, selon vous, quels sont les facteurs mentaux qui devraient ou pourraient permettre de faire preuve d'équité ?

mercredi 8 décembre 2010

Aoyama Shundo, une grande Dame japonaise

Dans ma jeunesse de plus en plus lointaine, Aoyama Ryoshi avait eu la grande gentillesse de répondre à un petit questionnaire que j'avais concocté dans l'espoir de rédiger un mémoire de maîtrise (ou plus exactement de DREA, selon le métalangage Langues'O) à propos des moniales japonaises.

Elle avait été l'une des rares personnes qui avaient pris répondre à ce questionnaire, que j'avais adressé à pas mal de temples et institutions...* Je crois me souvenir que c'est elle qui m'avait apporté le plus d'éléments.

Par la suite, nous avons assez longtemps continué à échanger par lettres ou téléphone, mais je n'ai jamais eu l'occasion de la rencontrer.

J'attends donc avec impatience de regarder le film réalisé par Nina Barbier, qui va sûrement être très intéressant.

* Voilà pourquoi aujourd'hui j'essaie de répondre aux demandes et questions émanant d'étudiants.

Des qualités et de l'interdépendance

Le bouddhisme ne cesse d'attirer l'attention sur les mécanismes de l'interdépendance.

Pour prendre l'exemple de la générosité, c'est une noble vertu, mais qui a bien souvent besoin du soutien de la patience, comme l'illustre cet exemple tiré de l'actualité :

Un patron trop social épinglé par l'UrssafLeMonde.fr

Ou encore, "l'enthousiasme" (?) du contrôleur aurait eu avantage à être marié à un peu plus de sagesse, de discernement.

dimanche 5 décembre 2010

Film "Himalaya, le chemin du ciel"


Vendredi 10 décembre à 22h55 sur Arte.


Vous pouvez aussi voir ce film exceptionnel à GENEVE au cinéma BIO de Carouge.
lundi 6 et mardi 7 déc. à 14h et 18h30
http://geneve.cine.ch/film/HIMALAYA---LE-CHEMIN-DU-CIEL-62045

Résumé
Au plus froid de l’hiver, dans les montagnes himalayennes du Zanskar, les moines bouddhistes de Phukthal quittent leur monastère. Pendant un mois, ils traversent des paysages de neige et de glace, empruntent des sentiers vertigineux, longent le lit des rivières gelées. Leur but : se rendre dans les villages situés à plusieurs jours de marche pour y effectuer des prières d’abondance dans chaque maison. Le petit Kenrap, moinillon âgé de seulement 8 ans, fait partie de l’expédition...

La jeune ethnologue Marianne Chaud a su convaincre les moines de Phukthal de se laisser filmer. Elle voulait s'affranchir "des mythes et des préjugés qui réduisent l'Himalaya bouddhiste à une carte postale exotique" afin d'approcher au plus près l'intimité de la communauté, constituée d'une cinquantaine d'hommes de 8 à 80 ans. En caméra subjective, elle les suit dans leur unique sortie annuelle, au fil de leur incroyable périple. L'occasion, pour eux, de retrouver leurs familles et de s'immerger brièvement dans la vie villageoise ; pour nous, d'entrer de plain-pied dans un autre monde, empreint de spiritualité et marqué par le dénuement.

jeudi 2 décembre 2010

mercredi 1 décembre 2010

Respect de soi et d'autrui Comment vivre en harmonie



Conférence du Vénérable Dagpo Rinpoche

le 5 décembre 2010
de 14h à 16h30

Entrée libre

Maison des Fêtes et des Familles
20 avenue Division Leclerc – 69200 VENISSIEUX
Parking –
Accès Métro Terminus ligne D
puis Tram T4 arrêt Vénissy Contact : 06 22 25 52 34

samedi 27 novembre 2010

Bouddhisme en scène

Un exemple d'"acculturation"

Raconté par une amie :
Dans une pièce de théâtre très actuelle (et, d'après mon amie, très drôle), "Le Président, sa femme et moi", à un moment le Président est censé avoir un rendez-vous avec le Dalaï-Lama, mais au dernier moment il n'y va pas car il a "mieux " à faire.
Un des acteurs dit alors face au public :
"Mais si le Président refait un truc pareil, il va finir par fâcher les bouddhistes ! "

C'est que les élections approchent...

vendredi 26 novembre 2010

Semaine culturelle consacrée au Tibet

Un vent d'Himalaya souffle cette année sur Paris pour les fêtes de fin d'année !

En effet, le Quai Branly propose une exposition sur les masques du Népal à partir du 9 novembre, et il profite de l'occasion pour organiser une semaine culturelle consacrée au Tibet, du 27 au 30 décembre.

A cette occasion, et pour la première fois, trois grands artistes de renom mêleront leurs voix et leurs instruments pour un concert exceptionnel à la découverte des plus belles mélodies du Tibet.
Tshering Wangdu, Lobsang Chonzor et Namgyal Lhamo vous convient à un voyage musical sur le Toit du monde, les lundi 27 et mardi 28 décembre à 17h 30, au Théâtre Claude Lévi-Strauss.
Chacun d'entre eux, avec son répertoire particulier, vous offrira ainsi le meilleur de la musique tibétaine.
Ne manquez pas ce moment exceptionnel où mélodies et paroles vous emporteront pour un voyage hors du temps, au rythme des chansons tibétaines traditionnelles et plus récentes.

Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site du Quai Branly
http://www.quaibranly.fr/fr/programmation/theatre-danse-musique/spectacles-2010-2011/une-semaine-en-himalaya.html
ou sur le site
www.tshering-wangdu.com

Phénomènes composés et agrégats - suite et pas fin

Patrick a dit :
Reformulation de vérification :
« Les phénomènes composés - impermanents - qui comportent cinq agrégats sous ensembles -, se composent de trois divisions : forme, esprit ou perception, ni exclusivement forme ni exclusivement esprit.

OK

Dans cette dernière catégorie est classé l’individu qui est lui même composé de cinq agrégats qui se répartissent dans les trois divisions citées :

- « forme » : comprenant l’agrégat de la forme,
- « esprit ou perception » : comprenant les agrégat de l’identification, de la sensation, des formations pour leur partie mentale, Et aussi l'agrégat de la conscience !
- « ni-ni » : comprenant la partie non mentale de l’agrégat des formations .


Le mental principal ou agrégat de la conscience se compose de six divisions, dont la conscience mentale OUI
où réside

Non, le terme "réside" est impropre. Pars ailleur, le rapport est en sens contraire : ce sont les instants successifs de la conscience qui constituent le continuum.
le continuum mental qui transmigre d’une vie à l’autre, suivant les philosophes qui suivent les raisonnements des écoles : sautrantika, cittamatra et de l’école madhyamika-svatantrika. Et prasangika.

En conséquence, les 5 consciences sensorielles et les facteurs mentaux ne transmigrent pas.
Mais si. Pas sous leur forme "grossière", certes, mais leurs empreintes sont véhiculées par la conscience mentale très subtile, et ils peuvent donc se remanifester dès que l'esprit reprend un aspect moins subtil.
Par ailleurs, n'oublions pas toute conscience - même subtile - a besoin du concours d'au moins les cinq facteurs omniprésents.

Puisqu’il en est ainsi, comment expliquer : …la perception des sensations éprouvées par le bardowa ? …ou la colère qu’il éprouve lors de son entrée dans la matrice…et autres facteurs mentaux (jalousie…) ?
Voir ci-dessus.

La conscience mentale est-elle composée …
des volitions
,
"Composée" ? Sûrement pas, mais accompagnée de ... oui.
des réflexions
De quoi s'agit-il ?
et du continuum, … Elle n'en est pas "composée". Elle contribue à le composer.

comment le continuum « conserve » l’empreinte karmique est-ce :
- sous la forme de l’évènement qui a causé l’empreinte
Non.
- ou sous forme de potentialités, de tendances
Plutôt, oui. ou d’influence ?

Courant de conscience

Bruno a dit
Une question qui paraitra probablement candide, et d'une vision encore bien brouillée.
Je n'arrive pas à comprendre comment existe un "courant de conscience" qui parait intrinsèque puisque si je comprends bien 'il est "toujours" là, et "passe" dans chaque existence, or c'est un phénomène "composé" ... entre autres par les fameuses "empreintes" que je visualise comme des "habitudes", des "aiguillages" ou des "plis" qui se créent, produisent des effets, d'autres empreintes et disparaissent le moment venu, remplacées par d'autres. Comment cet élément composé et donc impermanent (si j'ai bien compris) peut en même temps "stable" pour "passer" d'une vie à une autre ou "générer" des existences une après l'autre ? ou "alors quel élément impermanent" transmigre ?

Bienvenue parmi nous, Cher Bruno.

Merci de votre question qui porte sur un point très important.

Le courant de conscience est-il ou non intrinsèque ?
Les réponses vont varier en fonction des systèmes philosophiques bouddhistes, et des définitions qu'elles accorderont à ce terme.
Selon l'école madhyamika, en dépit des apprences, le courant de conscience n'est pas intrinsèque.
D'ailleurs, aucun existant n'est intrinsèque, cat tous sont dépendants, au minimum de la perception qui les appréhende ou encore de la dénomination qui leur est attribuée.
Les phénomènes composés sont de plus dépendants de leurs causes et conditions,de leurs parties, etc., etc.

Oui, il est dit que c'est le courant de conscience qui passe d'une vie à l'autre.
Comme comme son nom l'indique, il s'agit d'un continuum, et ce continuum n'est en aucun cas figé : à chaque instant, il est différent.
Le continuum de l'instant d n'existe ainsi qu'à l'instant d. Il est né du continuum de l'instant c, et il génère le continum de l'instant e.
En ce qui concerne les empreintes qu'il véhicule, elles sont tout sauf statiques :
toute empreinte un fois accumulée dans la conscience mentale se développe d'instant en instant, jusquà produire ses effets, sauf si elle est affaiblie ou neutralisée par des forces contraires.

Comme notre activité mentale ne cesse jamais, même durant la claire lumière claire, il s'ensuit qu'à chaque instant de nouvelles empreintes sont engrangées, qu'à chaque instant les empreintes en attente se modifient - croissant ou décroissant selon le contexte vertueux, non vertueux ou neutre, qu'à chaque instant des empreintes produisent des effets - multiples et divers.

Comment notre courant peut-il passe d'une vie à une autre ?
Pour les mêmes raisons et de la même manière qu'il passe d'un instant à l'autre depuis notre conception jusqu'à notre mort.
La mort n'a rien de si extraordinaire, ni d'anormal.
Elle correspond à une phase naturelle et inévitable, consécutive à la prise d'un support physique lors de la conception.
Par la force des choses (propriétés des éléments), tout support physique, par définition impermanent, subit une usure jusqu'à un jour devenir inutilisable. Le courant de conscience le quitte alors et va se chercher un nouveau support physique. S'il l'a "sous la main", il n'a même pas besoin de passer par le bardo.
C'est tout.

Quant à ce que vous avez appelé "stabilité", il s'agit de la "continuité" - dont nous faisons l'expérience à chaque moment de notre vie.

C'est grâce à cette continuité que le soir nous pouvons nous rappeler (plus ou moins bien en fonction de notre mémoire) ce que nous avons fait le matin , ou encore que nous ruminons une rancune déclenchée par une irritation antérieure, ou que nous entretenons un attachement généré par une perception visuelle, ou tactile, ou autre. Etc.

Notez que tout phénomène composé se situe dans un continuum :
l'esprit -> continuum mental
le corps -> continuum physique (c'est pour cela que, vieux, on ressent parfois des douleurs à des endroits meurtris dans la jeunesse, etc.

Est-ce un peu plus clair ?

mercredi 24 novembre 2010

Des phénomènes composés

Patrick a dit :

Pour quelle raison la sensation et de l’identification sont-elles à la fois agrégats et facteurs mentaux ?
Il vaudrait mieux poser la question à l'auteur des termes et classification : le Bouddha...

A ce que j'ai entendu dire, de Rinpoche notamment, si la sensation et l'identification ont eu les honneurs de catégories distinctes, c'est en raison de leur importance pour nous, cad de leur impact sur nous.

Ainsi, bien que la plupart des philosophes bouddhistes considèrent que la racine du samsara est l'ignorance, ils soulignent le rôle de l'attachement (soif, etc.) qui est le lien nous y garrottant. L'ignorance nous propulse dans le samsara, et l'attachement nous y maintient, hélas très solidement.

Important à noter :
Si le bouddhisme propose de multiples classifications des existants, en fonction de critères et angles de vue variés, c'est pour apporter des éclairages complémentaires à propos des objets observés.
En ce qui concerne la classification des phénomènes composés en agrégats, elle a pour objectif déclaré de combattre la saisie du soi :
elle met en évidence que loin d'être une entité "permanente, une et indépendante, le soi, cad l'individu, est un phénomène conçu et dénommé sur la base de diverses composantes.

Par ailleurs, je suppose que vous avez maintenant compris que tout phénomène composé est par définition un agrégat ?


« le continuum mentale (catégorie mentale) : …est l’esprit envisagé dans la chaine du temps » ...
« Lorsque nous éprouvons ...de la foi, cette perception laisse une empreinte ou potentialité (ni excl forme ni excl esprit) qui imprègne le « courant de conscience »
Ainsi, une empreinte (catégorie "ni-ni") imprègne le courant de conscience (catégorie mentale ?)
Eh oui.
Si le terme "imprégner" vous gêne, on peut aussi dire que "toute perception qui prend fin laisse, ou encore dépose, une empreinte dans l'esprit (dans le courant de conscience, si vous préférez)".


Parmi les empreintes (alias potentialités), celles déposées par les karma (f.m. volitions, de nature mentale) ont entre autres effets celui d'ultérieurement déterminer la connotation des sensations : agréables, désagréables ou neutres. Mais elles sont également les causes nécesaires (en l'occurrence consubstantielles) pour que de nouvelles volitions puissent se produire.

A chaque instant, en nous, ce sont des empreintes (catégorie "phénomènes composés ni exclusivement forme ni exclusivement esprit) qui génèrent les nouvelles perceptions, sensorielles comme mentales, que nous avons.
Sachant qu'à chaque instant nous avons des sensations, chaque sensation découle de la conjonction de multiples causes et conditions : contact entre une conscience, une faculté et un objet, plus maturation de diverses empreintes, dont au strict minimum une empreinte laissée par une sensation antérieure et une empreinte dite karmique, qui va faire que cette sensation sera agréable, désagréable ou neutre.

L'école cittamatra a beaucoup approfondi l'étude des différentes catégories d'empreintes et de leurs résultats respectifs.
C'est passionnant, mais un tantinet complexe.

Quelles différences y a t-il entre continuum mental et courant de conscience ?
Juste une question de vocabulaire en français.

lundi 22 novembre 2010

Agrégats et phénomènes composés suite 3

Sylvie a dit :
Je sais qu'il est dit que l'individu est classé dans les formations (ni exclusivement formes, ni exclusivement esprit) mais pourtant nous sommes bien constitués de 5 agrégats. En ce qui nous concerne, êtres humains, on dit bien que c'est sur la base de ces cinq agrégats que s'élève cette notion de soi.
Je ne trouve pas logique que l'on classe l'individu dans les formations, alors qu'en réalité c'est plus vaste que cela. Quelle en est la raison ?


La raison, eh bien, c'est que l'expression "agrégat des formation" a un champ sémantique très vaste, et désigne entre autres les phénomènes tels que les individus, mais aussi le temps, ou encore l'impermanence, ou encore la naissance, etc.
Est agrégat des formation : tout ce qui est phénomène composé mais n'est ni forme ni esprit + tous les 49 facteurs mentaux hormis l'identification et la sensation.

Il faut bien réfléchir à la différence entre "être" et "avoir".
Un individu ne peut pas vivre sans son coeur, mais il n'est pas son coeur. Idem pour ses poumons, son cerveau, et chacune des parties qui le constituent.

Même si, comme certains philosophes vaibhashika, on estime que l'individu équivaut à l'ensemble des cinq agrégats, cet ensemble est un agrégat des formations, car il n'est ni exclusivement forme (du fait de la présence de la sensation, de l'identification, des formations et dela conscience) ni exclusivement esprit (du fait de la présence de la forme et des formations ni forme ni esprit).

Agrégats et phénomènes composés suite 2

Pour simplifier, je vais répondre (essayer, en tout cas) dans le texte :

Patrick a donc dit :
Le poly des bases du bouddhisme page n° 10 (en bas) indique : "les 49 autres FM sont inclus dans l'agrégat des "formations volitionnelles", sans préciser qu'ils relèvent de la partie mentale (groupe c : esprit). Je suis enclin à classer (par erreur) les formations dans le groupe c) ni exclusivement forme ni exclusivement esprit, …désolé !
Merci de noter que l'agrégat des formations (volitionnelle) comporte deux subdivisions : 1) des phénomènes qui relèvent de l'esprit - dont la volition (cad le facteur mental omniprésent karma), d'où la dénomination que vous avez citée ; 2)
des phénomènes qui ne relèvent ni de l'esprit ni de la forme - dont l'individu, la durée de vie, etc.

Ou se classent donc les facteurs omniprésents de l’identification et de la sensation puisqu’ils ne seraient pas dans le groupe b) : esprit, SVP ?
Mais si, ils relèvent de l'esprit. Relisez bien les billets précédents, SVP.

Les « deva du monde du sans forme n'ont pas de forme grossière », n’est-ce donc pas la situation des asura, et des bardowa (... qui se classent où)?
Nous sommes d'accord.
Comme je vous le disais, tous les êtres animés sont des agrégats des formations, car ils sont des phénomènes ni forme ni esprit.


Parmi les 6 classes d’êtres, lesquels transitent dans le bardo ? est-ce le même bardo ou y a-t-il un bardo pour chaque « classe d’être » ?
Les êtres des six classes ne sont pas systématiquement contraints de transiter par le bardo - qui n'est jamais qu'une situation d'attente : quand les karma introducteurs à laprochaine naissance sont puissants et que les conditions nécessaires à la nouvelle naissance sont déjà réunies, la nouvella naissance se produit au sortir de la claire lumière de la mort de la vie qui vient de prendre fin.
Les divers bardo vont présenter certains des points communs, et aussi des particularités en fonction des renaissances vers lesquelles se dirigent les êtres du fait du ou des karma parvenus à maturité et qui les orientent vers leur prochaine vie.
C'est pour cela qu'il est recommandé de dédier des vertus à l'intention des défunts, surtout durant les 49 jours qui suivent la mort :
comme un séjour dans le bardo dure au maximum 7 x 7 jours, avec une nouvelle mort en fin de chaque semaine, suivie forcément d'une nouvelle naissance dans le bardo, l'idée est d'essayer d'intervenir pour que, si nécessaire, quelqu'un qui aurait d'abord été orienté par des karma mauvais vers une renaissance défavorable puisse être réorienté vers une renaissance meilleure, grâce à la maturation de karma meilleurs. Maturation permise par les vertus dédiées à son intention.


A propos des phénomènes composés, je reformule : …les existants impermanents, comme les 6 classes d’individus se composent de 5 ensembles ou agrégats. Lorsque l’on dit « Tous les phénomènes composés sont inclus dans les cinq agrégats », on ne parle pas des 5 agrégats de l’individu mais de la catégorie « existant impermanent » …

D'une manière générale, il y a équivalence entre les expressions "les phénomènes composés", "les phénomènes impermanents" et "les cinq (catégories d') agrégats".
Il faut bien noter la différence entre les expressions : "les cinq agrégats" (au sens large, incluant les objets matériels inanimés) et "les cinq agrégats d'un individu" (restreints aux êtres animés).

dimanche 21 novembre 2010

Agrégats et phénomènes composés suite

Patrick a dit :
Cette classification concerne-t-elle les six classes d’êtres ?
ainsi …est-il correct de dire que l’individu constitué de 4 agrégats, dont la forme (contours ; couleurs) serait ici subtile, détiendrait également quatre autres sphères subtiles ( cf division) de connaissances citées : sphères du son, de l'odeur, de la saveur, du toucher ?
Les agrégats de l’identification et de la sensation semblent à part, tous deux relèvent de l’esprit.
- Le signe « = » signifie qu’ils sont …à la fois agrégats et facteurs omniprésents, ou sont-ils à distinguer ?
Concernant l’agrégat des formations 2 divisions :
- 1) mental : Vous indiquez que les 49 FM relèvent de : b) l’esprit, …cela me parait étrange, vous confirmez ? ? ?…Mais vous n’indiquez pas de quel groupe relèvent les facteurs omniprésents de l’identification et de la sensation ?
- 2) non mental : c) ni-ni, exemple l’individu …mais n’est-il pas déjà "ventilé" comme précédemment ?


Il est plus facile de répondre ici : plus de place, plus de possibilités graphiques.

Reprenons les interrogations de Patrick dans l'ordre :

- Oui, la classification concerne les six classes d'êtres du samsara, car plus généralement elle concerne tous les êtres car elle concerne tous les phénèmes composés.

- Non, attention : quand, à propos des individus, on parle d'une base de conception constituée par 4 agrégats, et non 5, c'est l'agrégat de la forme qu'on retire, car on fait alors allusion aux deva du monde du sans forme et on souligne qu'ils n'ont pas de forme grossière.

- effectivement, on fait de l'identification et de la sensation des agrégats ) aprt entière, en raison de leur importance.

Le signe =, à mes yeux, signifie "égal".
Je voulais donc dire que les expressions, par ex, "agrégat de la sensation" et "sensation" (cad facteur mental ominiprésent sensation") désignent le même objet - la sensation -, avec des connotations diverses.

- Je confirme que les facteurs mentaux, tous, appartiennent à l'esprit.
En effet, l'esprit est constitué de deux types de composantes : les 6 consciences et les 52 facteurs mentaux. Chaque composante a sa propre fonction, mais toutes présentent un certain nombre de propriétés similaires.
(Cf. définition de l'esprit, et aussi les "identités" entre une conscience et les facteurs mentaux qui l'accompagnent)

- J'insiste sur le fait que les individus relèvent de la catégorie des phénomènes composés ni forme ni esprit.
En effet, les individus ont en général une forme (leur corps) (exceptions : les deva du monde du sans forme, encore qu'ils aient quand même une forme, mais subtile). Les individus ont tous, toujours, un esprit. Par définition.
Mais ils ne sont ni leur corps ni leur esprit.
C'est pour cela que, tout en étant des phénomènes composés (évidence indiscutable), ils ne sont ni forme ni esprit.
Il n'est donc pas correct de les ventiler dans les différentes catégories, comme vous sembliez avoir envie de le faire. Même si l'existence des individus dépend d'éléments qu'eux, vous pouvez ventiler à votre aise.

Ex : nous dépendons de l'air que nous respironspour vivre, mais ce n'est pas une raison suffisante pour dire que les individus que nous sommes ne sont que de l'air (j'avais envie d'écrie "que du vent").

Est-ce devenu un peu plus clair ?
N'hésitez pas à poser des questions. On est là pour ça.

Les choses ne semblent simples que quand ... on n'y réfléchit pas.
Par conséquent, merci de vos questions, et de vos efforts pour aller plus loin.

samedi 20 novembre 2010

"Agrégat" : pourquoi ?

Pourquoi utiliser le terme d'agrégat - skandha en skt ; phung po en tbt ?

Parce que c'est un mot qui donne clairement l'idée de composition.

Le mot "agrégat" est délibérément employé pour miner à la base nos idées fausses, du genre saisie du soi, saisie de l'absolu, etc. :
de toute évidence (hum !), quelque chose qui est un agrégat ne peut pas être une entité "permanente, une et indépendante", pas vrai ?

Car soyons logiques, ou essayons de l'être :
s'il s'agit d'un agrégat, c'est que cela a dû se constituer. Donc, c'est apparu. Donc, ça va disparaître. Donc, ce n'est pas permanent.
S'il s'agit d'un agrégat, ce peut en aucun cas être "un". On ne peut pas être à la fois pluriel et singulier.
S'il s'agit d'un agrégat, ce ne peut pas être indépendant, puisque cela dépend déjà au moins des parties constitutives.

Reprenons tranquillement la même démonstration à propos d'un quelconque agrégat pris au hasard.
Tenez, pourquoi pas "moi" ?

Agrégats : réponses

Merci à ceux qui se sont prêtés au jeu, et ont réfléchi aux petites devinettes de l'autre jour.

Voici les réponses :

nous (en tant qu'individus) : agrégats des formations
Il est exact que le système madhyamika définit "l'individu" comme ce qui est juste conçu, ou encore dénommé, sur la base des cinq, ou quatre, agrégats constitutifs.
C'est bien pour cela qu'on ne peut classer l'individu que dans le groupe des "phénomènes composés qui ne sont ni exclusivement forme ni exclusivement esprit).

la faim : agrégat de la forme (la faim relève en effet du "toucher", et non de la sensation. La sensation, c'est le fait de ressentir quelque chose comme agréable, désagréable, ou ni l'un ni l'autre)

trois heures : agrégats des formations (deuxième groupe)

la jalousie : agrégat des formations (premier groupe, de nature mentale)

l'esprit d'Eveil : agrégat de la conscience

l'autochérissement : agrégat de la conscience

le Bouddha : en tant qu'individu, agrégat des formations

Les cinq agrégats

Tous les phénomènes composés sont inclus dans les cinq agrégats, et réciproquement, avons-nous déjà vu.

Le plus souvent, on dit que les phénomènes composés se répartissent en trois groupes : phénomènes composés relevant
a) de la forme
b) de l'esprit
c) ni exclusivement forme ni exclusivement esprit.

Comment s'établit la ventilation entre ces deux classifications ?

En partant des cinq agrégats, voici ce que ça donne :

- agrégat de la forme : a)
NB l'agrégat de la forme (= forme) comporte cinq divisions : cinq ayatana, ou si vous préférez, les cinq sphères de connnaissances suivantes : sphères de la forme, du son, de l'odeur, de la saveur, du toucher.

- agrégat de l'identification (alias "perception" pour certains traducteurs) = facteur mental omniprésent identification : b)

- agrégat de la sensation = facteur mental omniprésent sensation : b)

- agrégat des formations : deux divisions :
* tous les autres mentaux (à part l'identification et la sensation) : b)
* les phénomènes composés ni exclusivement forme ni exclusivement esprit : c)
Ex, l'individu, la durée de vie, la naissance, l'impermanence, etc.

- agrégat de la conscience : b)

mercredi 17 novembre 2010

Agrégats et phénomènes composés

Patrick a dit :
"Ainsi… le « vocabulaire philosophique » ne ferait pas de différence entre :
tous les phénomènes composés « sont inclus » (contenus, compris, insérés) dans les agrégats
et …« sont » des agrégats.
Autrement dit : … « qu’un vase soit un agrégat » aurait le même sens que : « le vase est inclus dans les 5 agrégats » ?
Quel est le dessein de cette terminologie ?"

Pour repartir du tibétain, le « vocabulaire philosophique » dira que "agrégat", "phénomène composé", "phénomène impermanent", etc., sont des termes équivalents, cad qu'ils couvrent le même champ sémantique - même si leurs connotations diffèrent sensiblement.

Nous pouvons donc dire
"Tous les phénomènes composés sont des agrégats et tous les agrégats sont des phénomènes composés."
Quant au vase, oui, on peut affirmer qu'un vase est par définition inclus dans les cinq agrégats. Car un vase est agrégat de la forme.

A noter :
L'expression "les cinq agrégats" est une expression contractée pour "les cinq types d'agrégats".
On peut donc également dire que l'ensemble "phénomènes composés" comporte cinq sous-ensembles : les cinq catégories d'agrégats.

mardi 16 novembre 2010

Collection transitoire suite

Patrick a dit... Mais...quel est donc le sens de l'expression "... tous les phénomènes composés (et donc impermanents) sont inclus dans les (cinq) agrégats" ?

Ca veut dire que tout phénomène composé est un agrégat. Et réciproquement, d'ailleurs.

Ce sera plus clair, je pense, avec quelques exemples :
notre corps : agrégat de la forme
une table : agrégat de la forme
un bruit : agrégat de la forme
l'impermanence : agrégat des formations
un bonheur : agrégat de la sensation
une douleur : agrégat de la sensation.

A vous de jouer :

nous (en tant qu'individus) : agrégats de ?
la faim : agrégat de ?
trois heures : agrégats de ?
la jalousie : agrégat de ?
l'esprit d'Eveil : agrégat de ?
l'autochérissement : agrégat de ?
le Bouddha : ?

dimanche 14 novembre 2010

Surprenante histoire des femmes japonaises

Dans un article intitulé Luis Frois et l'histoire des femmes japonaises, l'historien et japonologue Pierre Souyri met à mal les clichés simplistes sur la femme japonaise "humble et soumise".
Jetez-y un oeil ; l'article est en téléchargement libre.

Bouddhistes occidentaux

Voici ce que dit Ajahn Chah :

Le problème des bouddhistes occidentaux c'est qu'ils sont plus bouddhistes que disciples.

Etre bouddhiste devient une identité, un label qui permet de ne pas être comme les autres. On appartient à telle ou telle branche du Bouddhisme...

A méditer ?




De la vérité

Walpola Rahula : La Vérité n'a pas d'étiquette

Nonnes de la forêt

Le Dhamma de la Forêt


Theravada et Ecole de la Forêt

Article de Jeanne Schut paru dans le magazine bouddhisme Actualités, juin 2008

Le Bouddha a appelé la religion qu’il a fondée le Dhamma-vinaya, c’est-à-dire « la doctrine et la discipline » ou plus simplement le Dhamma (Dharma en sanskrit). Pour apporter une structure sociale qui soutienne la pratique du Dhamma et pour préserver ses enseignements pour la postérité, le Bouddha a établi le Sangha, l’ordre des bhikkhu (moines) et des bhikkhuni (nonnes), qui continue aujourd’hui encore à transmettre les enseignements, tant aux religieux qu’aux laïcs.

Mais dans les deux siècles qui suivirent la mort du Bouddha, tandis que le Dhamma se répandait sur la majeure partie du territoire indien, plusieurs interprétations différentes de certains de ses enseignements originaux sont apparues, en conséquence de quoi des schismes se produisirent au sein du Sangha et dix-huit écoles distinctes virent le jour. L’une d’elles, le Mahasanghika, donna finalement lieu à un mouvement de réforme qui prit le nom de Mahayana, « Le Grand Véhicule », et donna par dérision aux autres écoles le nom de Hinayana ou « Petit Véhicule ».

Ce que nous appelons Theravada aujourd’hui est la seule école survivante de toutes les branches non mahayanistes de l’époque. Pour éviter la connotation péjorative de ces noms, il est convenu aujourd’hui d’appeler le Theravada « le bouddhisme du sud » — car il se concentre historiquement sur l’Asie du Sud-est — et le Mahayana « le bouddhisme du nord » car il a surtout émigré au nord de l’Inde vers la Chine, le Tibet, le Japon et la Corée.


Quant à l’Ecole de la Forêt, elle fait partie du Theravada et remonte à l’un des plus grands disciples du Bouddha, Mahakassapa. Tout au long de sa vie, Mahakassapa reçut l’éloge du Maître pour la qualité de sa pratique et son mode de vie simple et discipliné, voué à la méditation et à l’écoute des lois de la nature. A la mort du Bouddha, Mahakassapa se retrouva tout naturellement à la tête du Sangha pour diriger le Premier Concile.

L’HISTOIRE DE MAHAKASSAPA

Quand le jeune Kassapa entendit parler du Bouddha, il quitta sa jeune femme dont la quête spirituelle était semblable à la sienne, prit l’habit du renonçant et s’engagea dans la forêt. Sentant qu’un disciple très particulier lui arrivait, le Bouddha alla à sa rencontre et lui apparut tout nimbé de lumière. Kassapa le reconnut aussitôt et mit sa vie à ses pieds. Touché par sa ferveur et sa sincérité, le Bouddha lui donna aussitôt un enseignement en trois règles :

- Humilité et conscience de ses actes grâce à une claire perception de la loi du karma (hiriottapa).
- Attitude attentive par rapport à tous les enseignements reçus, examen approfondi des notions entendues et assimilation dans le cœur.
- Attention au corps liée à la joie.

Puis maître et disciple prirent la route et, lorsque le Bouddha voulut se reposer, Kassapa lui offrit de s’asseoir sur son vêtement plié et le pria ensuite de garder ce vêtement. Le Bouddha répondit : « Mais, Kassapa, pourras-tu porter ces vêtements de chanvre et de chiffons usés qui sont miens ? » « Certainement, Vénérable, répondit Kassapa empli de joie, je peux porter les vêtements de chiffons usés et rugueux du Bouddha. »

Cet honneur ne fut accordé à aucun autre disciple et les Commentaires précisent que l’intention du Bouddha était d’encourager Kassapa à observer les pratiques d’austérité dès son entrée dans le Sangha. La Voie du Milieu dénonçait l’ascétisme extrême mais le Bouddha encourageait tout de même les moines à adopter des vœux d’austérité favorables à la simplicité, au contentement, au renoncement et à la vigueur. En fait, dès ce moment-là, Kassapa prit l’engagement d’observer un mode de vie ascétique. Des années plus tard, le Bouddha lui suggéra, du fait de son âge, d’accepter le confort d’un monastère au lieu de continuer à vivre dans la forêt, mais Mahakassapa refusa et il s’en expliqua ainsi :

« D’une part, il me plaît de demeurer ainsi* et, d’autre part, je pense que lorsque les générations de moines à venir entendront parler de cette manière de vivre, ils voudront peut-être l’imiter. »

Le Bouddha répondit : « Bien parlé, Kassapa ! Bien parlé ! Tu vis pour le bonheur d’un grand nombre, par compassion pour le monde, pour le bienfait et le bien-être des dieux et des humains. Tu peux garder tes vêtements rugueux en haillons, sortir pour demander l’aumône et vivre dans la forêt. » (SN16 :5)

L’ECOLE DE LA FORET EN THAÏLANDE

A la fin du XIXe siècle, un moine, le vénérable Ajahn Mun, retrouva en lui le potentiel des bienfaits de la vie dans la forêt. Il se souvint que le Bouddha était né dans la forêt, avait trouvé l’Eveil dans la forêt, avait enseigné dans la forêt, et était mort dans la forêt. Et puis le célèbre exemple de Mahakassapa l’inspira. La simplicité, le renoncement et la nature ne formaient-ils pas le cadre idéal pour parfaire la méditation et atteindre ce que les disciples du Bouddha ne croyaient plus possible d’atteindre 25 siècles plus tard : l’Eveil ?

Effectivement, Ajahn Mun atteint l’Eveil et devint un grand maître. Sa vie simple et vertueuse fut un exemple de conduite dans une société et un ordre monastique dégradés et corrompus. Presque tous les maîtres de méditation accomplis et révérés du XXe siècle en Thaïlande ont été ses disciples directs ou ont été grandement influencés par lui. L’un des grands maîtres à avoir suivi son exemple est le vénérable Ajahn Chah.

AJAHN CHAH ET L’ECOLE DE LA FORET EN OCCIDENT

Il a suffi d’une rencontre avec Ajahn Mun pour que le futur Ajahn Chah soit débarrassé de ces voiles qui empêchent la lumière de jaillir. Il méditait encore, approfondissant sa révélation, que déjà son rayonnement attirait moines et laïcs. Installé au cœur d’une jungle — endroit idéal disait-il, pour faire face à ses peurs des fantômes et des tigres ! — sa joie de vivre et sa rigueur attirèrent aussi les jeunes Occidentaux des années 1960 et 1970 en quête de spiritualité. Lors de deux voyages en Occident, en 1977 et 1979, il confia à certains de ses disciples le soin de planter les racines de l’Ecole de la Forêt de ce côté-ci de la planète. Sous la houlette d’Ajahn Sumedho, son premier disciple occidental, des monastères ont vu le jour en Europe, aux Etats-Unis et en Australie, pour le plus grand bonheur de ceux qui cherchent la vérité du Bouddha dans la simplicité et la nature.

Les trois enseignements donnés par le Bouddha à Mahakassapa sont aujourd’hui encore en vigueur dans les monastères de la forêt thaïlandaise — notamment la méditation sur le corps, trop souvent négligée en Occident, mais qui est considérée par les maîtres thaïlandais comme un passage obligé. Quant aux moines, ils portent toujours des vêtements faits de morceaux de tissu rapiécés qu’ils teignent eux-mêmes, ils vont mendier leur nourriture pieds nus chaque matin et, bien entendu, ils vivent dans la forêt.

En Occident, malgré une courageuse tentative de maintenir ces principes, il fallut tenir compte du climat et des coutumes (les gens avaient tendance à mettre des pièces de monnaie et non de la nourriture dans le bol des moines !). Mais les moines occidentaux partent régulièrement à pied, de monastère en monastère, mendiant leur nourriture en chemin, et il existe de nombreux récits vantant la générosité des passants curieux, puis intéressés, puis ouverts et sensibles à la simplicité et à la dépendance totale des moines de la forêt.

* Mahakassapa a écrit de très beaux vers qui laissent paraître sa sensibilité aux beautés de la nature.

Sources :
-
Les Grands Disciples du Bouddha, Tome 1, Ed. Claire Lumière.
-
http://www.levityisland.org/buddhadust/www.accesstoinsight.org/theravada.html

Référence :
Ajahn Sumedho
L’esprit et la Voie, éd. SULLY.

Femme, nonne et arhat

Once, while Mahánága was begging alms at Nakulanagara, he saw a nun and offered her a meal. As she had no bowl, he gave her his, with the food ready in it. After she had eaten and washed the bowl, she gave it back to him saying, “Henceforth there will be no fatigue for you when begging for alms.” Thereafter the Elder was never given alms worth less than a kahápana. The nun was an arahant. DhSA.399

Cf. Take It or Leave It' and the Ground Between, an article by Thanissara Mary Weinberg, one of the first four siladhara who is now a renowned Dhamma teacher in South Africa

L'amour

L'amour : imparable instrument contre la haine et autres démons.


Mantoku-ji

L'autre grand temple refuge, le Mantoku-ji, affilié quant à lui à l'école Zen Soto, est situé à Serada dans la province de Kôzuke (Gunnma).

Son origine est moins claire que celle du Tôkei-ji. Il semblerait que ce temple aurait été fondé par un descendant du shogun Minamoto. Ce qui est sûr, c'est qu'il eut des liens très étroits avec la famille Tokugawa, c'est à dire avec les dirigeants de l'époque, au travers de nombreuses abbesses.

Tôkei-ji

A Kamakura, le temple du Tôkei-ji (Zen Rinzai), fondé en 1285 par la veuve du shogun Hôjô Takimune, est l'un des deux temples-refuges (kakekomidera ou enrikidera) du Japon d'avant l'ère Meiji.

Auparavant, les hommes japonais avaient le droit unilatéral de divorcer.
Kakusan-ni obtint pour son temple un statut très particulier : toute femme ayant résidé trois ans au Tôkei-ji auraient le droit de demander le divorce.
Il est dit qu'entre 1603 et 1868, environ 2000 femmes se seraient réfugiées au Tôkei-ji.

samedi 13 novembre 2010

Conscience tranquille

Les bonnes vieilles expressions ont finalement du bon.

"Avoir la conscience tranquille."
Une clef précieuse pour vivre bien, puis mourir bien ?

Amis tibétanisants.
Vous, comment rendriez-vous cette expression en tibétain ?
Car traduire est difficile dans tous les sens...

Mourir en paix


Les réfugiés tibétains en Inde

Vient de paraître :

Les réfugiés tibétains en Inde Nationalisme et exil

Anne-Sophie Bentz

The graduate Institut / Genova




Avec la fuite du Dalaï-Lama en mars 1959, commence pour une partie du peuple tibétain un exil forcé qui se perpétue aujourd hui. Exil où l'Inde occupe d'emblée une place singulière : terre d'accueil du Dalaï-Lama, qui y a installé le siège de son gouvernement en exil, elle est à la fois le pays qui abrite le plus grand nombre de réfugiés tibétains un peu plus de 100 000 sur 145 000 au total et le pays où s est constitué le mouvement nationaliste tibétain de l'exil. Ainsi se pose la question des rapports entre le nationalisme et l'exil chez les réfugiés tibétains en Inde, partant de l'hypothèse classique que l'exil a pour effet d'accentuer le sentiment nationaliste des exilés. A quoi ressemble ce nationalisme ? Quel est l'impact de l'Inde sur le mouvement nationaliste tibétain ? Et comment les réfugiés, à commencer par le premier d'entre eux, le Dalaï-Lama, conçoivent-ils la nation tibétaine ? Celle-ci revêt-elle une forme particulière parce qu'elle se développe en exil ? En Inde ? Telles sont les principales interrogations auxquelles ce livre se propose de répondre.

Anne-Sophie Bentz a obtenu un doctorat en relations internationales de l'Institut de hautes études internationales et du développement à Genève. Elle enseigne les relations internationales à l'Université Toulouse 1 Capitole. Elle est l'auteur de plusieurs articles sur la diaspora tibétaine.

Délit d'opinion

Au Pakistan, une femme de 37 ans, mère de cinq enfants, de religion chértienne, a été condamnée à mort par pendaison suite à une querelle sur fond doctrinal avec des collègues musulmanes.


Une prétition en sa faveur circule sur la toile :
http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2010N3807

Respect de soi et d'autrui Comment vivre en harmonie


Conférence du Vénérable Dagpo Rinpoche

le 5 décembre 2010
de 14h à 16h30

Entrée libre

Maison des Fêtes et des Familles
20 avenue Division Leclerc – 69200 VENISSIEUX
Parking –
Accès Métro Terminus ligne D
puis Tram T4 arrêt Vénissy Contact : 06 22 25 52 34

"Collection transitoire"

Je viens de recevoir par mail cette question qui, je crois, peut intéresser plusieurs personnes :
"Je souhaiterais avoir des renseignements sur ce que l’on nomme « collection transitoire ». Dans le tome 2 de « La Libération suprême entre nos mains », il est question de collection transitoire des agrégats. Pouvez-vous me donner des explication sur ce terme ? Est-ce qu’il concerne seulement les agrégats ?"

En quelques mots, l'expression "collection transitoire" traduit le tibétain 'jig tshogs : "ensemble destructible".

Oui, cela concerne les agrégats, avec la précision que tous les phénomènes composés (et donc impermanents) sont inclus dans les agrégats !

Autrement dit, seuls les existants permanents (vacuité, non soi, etc.) ne sont pas concernés.
Mais nous, si.

vendredi 12 novembre 2010

Calomnie suite

Nous disions donc que toute personne"victime" de calomnies pourrait se frotter les mains, car - si elle fait alors preuve de patience, bien sûr - c'est tout bénéfice pour elle.

Pourquoi et comment ?

* Calomnies = expérience désagréable, résultant de karma négatifs.
Etre objet de calomnies critiques, insultes, etc.) revient à épuiser un ou des karmas mauvais, et ce fausant à "lever des obstacles".
* Patience : source de mérites importants (décuplés si on se réjouit de faire montre de patience). D'où des résultats agréables (dont éventuellement la "longévité").
NB "Longévité" signifie dans le contexte "vie aussi longue que possible en fonction des karma introducteurs à la vie en cours".

Ah oui !
Inutile de préciser (mais faisons-le quand même) qu'en revanche le malheureux qui se livre à des calomnies se met dans la position inverse !
Là, aucun bénéfice. Mais alors, vraiment aucun.

jeudi 11 novembre 2010

Calomnie

"Calomniez ; calomniez. Il en restera toujours quelque chose", dit un dicton français.*

L'un de mes Maître me disait quant à lui que critiques et calomnies sont autant de ... "shabten gracieux", cad de cérémonies de longévité effectuées gratuitement, sans même qu'on ait besoin de les demander, ni d'ailleurs d'être au courant.

En somme, c'est tout bénéfice.

* Correction : ceci n'est point un dicton, mais une citation, souvent attribuée à Beaumarchais, mais en fait due à Francis Bacon (1561-1626 ; Cf. Essai sur l'athéisme).
Merci à N. de m'avoir indiqué cette regrettable erreur.

jeudi 28 octobre 2010

mardi 19 octobre 2010

Amour-propre

Petit jeu à l'attention de celles et ceux qui ont eu la joie, l'honneur et l'avantage d'étudier à fond le mental et les facteurs mentaux (par ex, sur la base de l'Abhidharmasamuccaya d'Asanga) :

par rapport aux différentes composantes de l'esprit telles que définies par, disons, Asanga, à quoi s'apparenterait ce que nous appelons en français "l'amour-propre" ?

lundi 18 octobre 2010

Dommages collatéraux

Je devrais être en train de terminer une conférence à Bergues, dans le cadre de la semaine de la Mongolie, mais voilà ! Entre les trains supprimés, la pénurie d'essence et les opérations escargot bloquant les axes routiers, je suis restée à la maison.

Le dévoué Président de l'Association Guillaume de Rubrouck a fait l'impossible pour permettre une vidéoconférence, mais ... la connexion internet n'a pas pu être établie.

Comme quoi, quand les conditions ne sont pas toutes réunies, le résultat ne peut pas se produire.
Dommage, car plus de 80 personnes s'étaient déplacées, m'a dit Eric au téléphone.

Aujourd'hui, le sujet était en principe "Bouddhisme - sagesse universelle".
Finalement, cela aura été .... "La patience selon le Bouddhisme".
Pas en théorie. En pratique.

dimanche 17 octobre 2010

Des apparences et a priori

Un jour que je m'acheminais à Paris d'un pas plus ou moins énergique vers le Ministère de l'Intérieur, fonctions associatives obligent, j'empruntais une petite rue peu passante, apparemment déserte, du moins les premiers instants.
Car bientôt je vis surgir à l'autre bout deux Messieurs qui se rapprochaient inexorablement. Nous allions avoir à nous croiser.
Pas de quoi en faire un plat, me direz-vous ?

Certes, mais voilà. C'étaient deux Maghrébins, d'un certain âge, pas trop bien habillés et qui avaient l'air un peu éméchés
D'où comme qui dirait une vague appréhension de mon côté.

Qui semble se vérifier car en arrivant à mon niveau, l'un des deux m'apastrophe :
"Vous seriez pas bouddhiste ?"

Inutile de nier avec le vêtement que je porte, d'autant qu'une dénégation de ce genre est totalement contraire avec la prise de refuge en les Trois Joyaux.
Je hochais donc la tête en pressant le pas.
Mais voilà qu'ils se mettent juste devant moi, me barrant le passage.
La peur grandit... Un coup d'oeil à droite, un coup d'oeil à gauche.
Bien la peine d'être à deux pas du Ministère - pas un policier en vue !

Et mon interlocuteur de ... me tendre la main pour me la serrer chaleureusement, en me disant :
"Musulmans, bouddhistes, nous sommes tous des croyants, même si nous n'utilisons pas les mêmes mots. Ravi de vous avoir rencontrée. Que Dieu vous bénisse."

Après avoir serré la main de son compère tout aussi souriant, je poursuivis ma route, quelque peu honteuse de mes craintes.

Le Bouddha et les femmes - Cohabitation

J'entends ici et là d'aucuns insinuer que le Bouddha aurait été mysogine, etc.

Comme j'ai l'esprit de contradiction chevillé au corps, plus j'entends ça, et plus je trouve que le Bouddha était exceptionnellement ouvert et bienveillant vis à vis de tous, y compris des femmes.
D'ailleurs, sinon, pourrait-on le qualifier de "Bouddha", cad "personnage ayant dissipé tous défauts et qualités, et parachevé toute qualité" ?

Bref, il me souvient que, quand même, au sein des communautés religieuses du monde, la première à avoir accepté une composante féminine est la communauté établie par le Bouddha.

Le Bouddha a placé les moniales sous l'autorité des moines ?
Eh bien, oui. Et il a même fait obligation aux moines d'instruire les nonnes.

Vous vous rendez compte de la révolution que cela représente ?
Il y a 2600 ans environ, en Inde, le Bouddha a introduit de la mixité !
Pas totale, bien sûr, mais quand même.
Loin d'ériger des murs infranchissables entre les deux groupes, il a non seulement permis, mais imposé que les nonnes aillent parfois chez les moines pour certaines cérémonies : confession, ordination majeure, et que les moines aillent parfois chez les nonnes, par ex pour leur dispenser des Enseignements.

J'apprécie.
Je trouve ça beaucoup plus sain et naturel.

Mais je comprends qu'on puisse est gêné / choqué par tant d'ouverture, et qu'on veuille s'en tenir, ou revenir aux vieux tabous : les hommes aves les hommes, les femmes avec les femmes.
Moi, c'est pas mon truc, mais chacun est libre, pas vrai ?

Le Bouddha et les femmes

La question de la place de la femme dans le bouddhisme revient bien souvent sur le tapis.

Encore la semaine dernière, lors d'une émission par ailleurs très intéressantes des Sagesses Bouddhistes, j'ai entendu l'invitée, la Vénérable Ajahn Sundara, moniale de la lignée des moines de la forêt, répondre que "l'accouchement de la communauté féminine s'était fait dans la douleur", car Mahaprajapati Gautami avait dû réitérer sa requête rien moins que trois fois.

Présenter par trois fois une demande au Maître avant qu'il n'y accède ?
Moi, ça ne me semble pas si terrible que ça. Et puis, j'aurais juré que c'était une des traditions communes à tous, cad ici aux hommes comme aux femmes.
En tant que moyen pour tester la détermination de quelqu'un avant de le laisser s'engager dans des chemins pas si faciles que ça.




mardi 12 octobre 2010

Départ d'un grand Geshe

Ce matin, vers 10 h 30 (heure indienne), Geshe Jampa Choedak a poussé son dernier souffle.
Il avait 83 ou 84 ans.

Issu du monastère philosophique de Ganden Jangtse Datsang, il est entré au collège tantrique de Gyudmed Datsang après avoir brillamment réussi ses examens de geshe lharampa, et il ne l'a plus quitté. C'est un fait assez rare pour être souligné car en général les geshe se hâtent de repartir après l'année obligatoire pour valider la formation ès tantras.
C'est que la règle de Gyudmed est stricte, très stricte.

Cela convenait à merveille à Geshe Jampa Choedak, qui en vrai geshe kadampa, cultivait l'humilité et la frugalité. A ce jeune Occidental tibétanisant qui venait lui présenter une offrande, il répondit qu''au monastère, on a besoin de geshe. Pas de dollars !"
Il en voyait tant, de geshe plus ou moins jeunes, prendre la chemin des Etats Unis, ou d'Europe, pour ne plus en revenir, beaucoup quittant la robe pour les plaisirs profanes.

Pas loin de 40 années durant, Geshe Jampa Choedak enseigna les tantras et la philosophie aux promotions successives de jeunes geshe fraîchement émoulus. Quand une crise d'asthme montait, il attendait qu'elle passât, puis reprenait son explication comme si de rien n'était.
C'est une ultime crise qui l'aurait emporté.

A leur arrivée à Gyudmed Datsang, il était le compagnon de chambre de mon Maître, Gyudmed Khensur Rinpoche Sonam Gyaltsen, qui est d'un an son aîné. Ils étaient de grands amis.

lundi 4 octobre 2010

Sagesse universelle

Le 18 octobre 2010, à Bergues*

Salon Blanc de l'Hôtel de Ville à partir de 18h30

Conférence par Marie-Stella Boussemart
« Sagesse universelle du Bouddhisme »

Hôtel de Ville, Bergues
Entrée libre
T. +33 (0)6 84 68 09 81


* Mais si, c'est bien la ville où a été tourné le film "Bienvenue chez les ch'tis - sauf que Bergues est en terre flamande, et pas ch'ti, mais peu importe.

Nonne et (mais ?) heureuse

28 septembre, par Arcimboldo !

"Le bouddhisme rend heureux"

(vu sur Buddhachannel)